Nous vivons à une époque où la réalité des faits ne compte plus. L’expansion des réseaux sociaux a transformé et instrumentalisé le pouvoir qui nous était donné d’interagir avec l’information. L’émergence des fake news coïncide avec l’importance des flux d’informations qui submergent le web. On peut dater le phénomène à l’élection présidentielle de 2016 aux États-Unis.
Une fake news a pour but de manipuler l’opinion publique et de l’orienter dans une direction. Elle profite toujours à quelqu’un, que ce soit une personnalité publique ou un groupe d’intérêt. Ce faisant, la base de l’information ne repose plus sur des faits, mais sur une opinion majoritairement admise. Donald Trump, qui manie le scandale et la provocation, est le premier représentant de cette approche, à tel point qu’il en a fait son fer de lance. Twitter, en encourageant mécaniquement et mathématiquement ce phénomène, est le média de la post-vérité par excellence.
L’image et le titre fédèrent et stimulent le militantisme. Le système d’évaluation des publications à partir du nombre de likes et de l’augmentation de l’audience font la légitimité d’un post. La polarisation de la société en deux camps, « je suis pour » et « je suis contre », en est donc l’aboutissement logique.
Un citoyen libre et responsable se doit de développer son esprit critique et de vérifier ses sources, qu’elles proviennent d’Internet ou d’autres médias.
Il faut réapprendre à se poser des questions. Un site du gouvernement français nous propose une trame, que nous reprenons ici dans son intégralité :
La perte de confiance dans les médias et les journalistes est ainsi encouragée par les politiques, qui ne pensent qu’à récolter un maximum de voix. Elle s’accompagne également d’une méfiance accrue par la concentration des médias entre les mains d’intérêts économiques, ce qui est une réaction salutaire de ce point de vue.
Ce scepticisme ne se limite pas aux médias. Il s’étend plus largement aux élites politiques et intellectuelles, aux « experts » autoproclamés et détenteurs de la « parole d’autorité ». En réaction, les relayeurs de fake news renforcent par leurs clics leur sentiment d’existence sociale et l’idée qu’ils sont entendus. Ils se sentent appartenir à un groupe, à une communauté.
Le décor est posé. « Si l’important n’est plus ce qui est vrai, mais ce que l’on veut croire, en géopolitique, la priorité n’est plus alors de savoir ce qui se passe réellement sur le terrain, mais ce qu’en retiendra l’opinion mondiale, façonnée en cela par les priorités éditoriales des médias globaux, et les courants qui traversent les réseaux sociaux . » Frédéric Charillon
Le système d’évaluation des publications à partir du nombre de likes et de l’augmentation de l’audience font la légitimité d’un post. La polarisation de la société en deux camps, « je suis pour » et « je suis contre », en est donc l’aboutissement logique. Un citoyen libre et responsable se doit de développer son esprit critique et de vérifier ses sources, qu’elles proviennent d’Internet ou d’autres médias.
Il faut réapprendre à se poser des questions. Un site du gouvernement français nous propose une trame, que nous reprenons ici dans son intégralité :
L’auteur est souvent identifié au début ou à la fin d’un article, par son nom ou par ses initiales. Parfois, il n’est pas mentionné ou il écrit sous un pseudonyme ou pour un organisme. Il est important de déterminer la légitimité de l’auteur : est-il un expert ou non sur le sujet ? Certains sites proposent même d’accéder, via un lien hypertexte, à sa biographie et à l’ensemble de ses publications.
L’auteur peut relater des faits ou exprimer son opinion : ce n’est pas la même chose.
Un blog, un site institutionnel, un média en ligne, un réseau social… la nature d’un site est aussi diverse que variée et peut apprendre beaucoup sur la qualité d’une information. C’est aussi le cas pour l’éditeur du site qui peut être un média détenu par un groupe français ou étranger, un parti politique, une entreprise, une association, un particulier…
Un site peut avoir pour objectif de vendre, d’informer, de militer, de convaincre, de manipuler, de faire peur ou encore de faire le buzz. En fonction de l’objectif du site, l’information n’a pas la même pertinence.
La structure, l’ergonomie, la clarté de la langue, le type de publicités… la présentation d’un site est parfois révélateur de la crédibilité des informations qu’on y trouve.
Les sources d’une information sont primordiales pour déterminer sa crédibilité. L’origine d’un chiffre ou d’une citation, quand elle est mentionnée, permet au lecteur de s’y référer directement. Certains sites proposent des liens hypertextes renvoyant vers les sites sources.
Il est important de comparer et de croiser les sources. Cela permet de voir si l’information est présente sur d’autres plateformes et de voir comment elle est traitée ailleurs.
Il est important de savoir à quel moment les faits relatés se sont produits. Par exemple, certaines fausses informations s’appuient sur des images prises dans des contextes et à des moments différents pour commenter un sujet d’actualité. Les légendes sous les images, la date de publication d’un article, les Métadonnées sont susceptibles d’apporter de précieux renseignements.
Par exemple, lorsque l’image ne correspond pas à la légende qui l’accompagne, cela doit éveiller les soupçons sur la véracité de l’information.
Parce qu’ils soulignent parfois l’incohérence d’une information, les commentaires sont utiles pour jauger la crédibilité des informations avancées.
Il existe également des plateformes vous permettant de trier vos sources et de constituer votre propre tableau de bord d’accès aux données. (Voir Cikisi). Vous pouvez vous constituer une revue de presse multisource en sélectionnant, triant, analysant et recoupant vos informations. Ainsi, vous vous rapprochez du travail journalistique de qualification des faits et vous vous éloignez des fakes news.
Enfin, si vous doutez encore, plusieurs sites vous aident à détecter les fake news (fact checking) :
“On aime sans raison, et sans raison on hait.” Jean-François Regnard